Les jeunes et leur bien-être mental : l’application Mentalo pour mieux comprendre
La santé mentale des jeunes est un sujet de plus en plus préoccupant, encore plus avec les confinements et la pandémie de Covid-19. Mais il est important de rappeler que la santé mentale est un continuum et que tout le monde peut être affecté par des émotions négatives à un moment donné. Pour mieux comprendre les facteurs qui influencent le bien-être mental des jeunes, l’application Mentalo a été créée en collaboration avec des jeunes âgés de 11 à 24 ans.
Une approche participative pour une meilleure compréhension
Plus de 300 jeunes ont participé à l’élaboration de l’application en apportant leurs connaissances et en mettant en avant des subtilités que les chercheurs n’avaient pas pris en compte. Grâce à eux, l’étude comprend désormais une série de questions validées scientifiquement pour évaluer la dépression et l’anxiété, ainsi que des modules complémentaires. Les jeunes ont également permis de mettre en lumière l’importance de distinguer les différents usages des écrans dans leur vie quotidienne.
Mentalo : un premier bilan inquiétant
Depuis son lancement en mai 2021, plus de 4 500 jeunes ont participé à l’étude, révélant ainsi un premier bilan préoccupant. En effet, un tiers d’entre eux présentent un risque modéré ou sévère d’altération de leur bien-être mental, et un quart ne parle jamais de leurs problèmes à quelqu’un, principalement par honte. De plus, les jeunes qui passent plus de cinq heures par jour sur les écrans en dehors des études ou du travail ont tendance à se sentir plus seuls et à avoir des préoccupations liées à leur avenir scolaire ou professionnel. Cependant, les jeunes qui pratiquent des activités sportives et culturelles ont un meilleur bien-être mental.
Des perspectives pour améliorer le bien-être mental des jeunes
L’étude Mentalo se poursuivra jusqu’en mai 2026, mais l’équipe travaille déjà sur l’application Mental plus, qui proposera un parcours pour aider les jeunes à renforcer leur bien-être mental de manière autonome ou en les orientant vers des structures de soins si nécessaire. Selon les chercheurs, il est important de donner aux jeunes les moyens de prendre en main leur santé mentale, de la même manière qu’ils sont encouragés à prendre soin de leur santé physique.
Sources
Maria Melchior est épidémiologiste, responsable de l’équipe de recherche en épidémiologie sociale à l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (unité 1136 Inserm/Sorbonne Université) à Paris.
Karine Chevreul est médecin en santé publique et directrice de l’unité Évaluation et recherche en services et politiques en santé pour les populations vulnérables (unité 1123 Inserm/Université Paris-Cité) à Paris.
Cet article a été adapté à partir de contenus publiés par l’Inserm. Retrouvez l’article source et l’ensemble des références sur le site de l’Inserm.