Des nanoparticules de plastique à risque pour le développement et le vieillissement du cerveau
Les particules de plastique sont devenues omniprésentes dans notre environnement, contaminant nos milieux naturels et même notre organisme. Des études ont déjà mis en évidence leur présence dans la peau, les cheveux, la salive, le sang et les organes tels que le cerveau. Cependant, les conséquences sanitaires de cette contamination généralisée restent peu étudiées.
Une étude menée par l’Inserm alerte sur les effets néfastes des nanoparticules de polystyrène sur le cerveau
Une collaboration entre deux équipes de l’Inserm a permis de mettre en évidence les conséquences de l’exposition continue à des nanoparticules de polystyrène sur le développement et le vieillissement du cerveau. Cette étude, menée sur des souris, a montré que cette exposition pouvait entraîner des troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité chez les jeunes souriceaux, ainsi qu’une susceptibilité accrue à l’épilepsie et un vieillissement prématuré du cerveau chez les adultes.
Les chercheurs ont choisi d’étudier spécifiquement les nanoparticules de polystyrène en raison de leur présence généralisée dans l’environnement et de leur utilisation sous forme de nanoparticules, facilitant ainsi leur étude.
Des résultats alarmants qui invitent à la prudence et à une réduction des expositions aux nanoplastiques
Les résultats de cette étude doivent bien sûr être confirmés et ne peuvent être directement extrapolés à la situation des humains. Cependant, ils soulignent l’importance de réduire notre exposition aux nanoparticules de plastique, non seulement pour les femmes enceintes et les nourrissons, mais pour l’ensemble de la population tout au long de la vie. Les chercheurs rappellent également l’absence de réglementations et de seuils concernant les plastiques, contrairement à d’autres polluants tels que les métaux lourds ou les pesticides.
Les chercheurs poursuivront leurs travaux en étudiant notamment les effets de mélanges de nanoparticules, s’inscrivant ainsi dans une dynamique internationale de recherche sur ces expositions.
Jérôme Becker est chercheur Inserm et Julie Le Merrer est directrice de recherche CNRS dans l’équipe Psychiatrie expérimentale et translationnelle au sein de l’unité iBrain (unité 1253 Inserm/Université de Tours), à Tours. Véronique Perrier est directrice de recherche CNRS dans l’équipe Protéinopathies à l’Institut des neurosciences de Montpellier (INM, unité 1298 Inserm/Université de Montpellier).
Sources
Cet article a été adapté à partir de contenus publiés par l’Inserm. Retrouvez l’article source et l’ensemble des références sur le site de l’Inserm.
A. Vignon et coll. Lifelong exposure to polystyrene-nanoplastics induces an attention-deficit hyperactivity disorder-like phenotype and impairs brain aging in mice. J Hazard Mater, mai 2025 ; doi :10.1016/j.jhazmat.2025.138640